La France immobile – art d’Etat nouveau « normal »?

Inquiétude ! Tous les professionnels, de toutes les professions, et tous les corps intérmédiaires, sont unanimes à dire qu’il est urgent de prendre des décisions techniques, et de sortir de la politique incantatoire. Et pourtant, 4 mois ont passé depuis l’élection de François Hollande, et toujours aucune ébauche de contenu concret pour habiller les mots creux des promesses électorales.

  • Toujours pas de trame de loi de finance pour 2013.
  • Aucune promesse fiscale n’est budgétisée.
  • La réduction de 5 centimes sur les produits pétroliers correspond à 1 Mrd de supplément d’impôt, non-encore affecté
  • Le taux d’IR guillotine à 75% des revenus passé 1M° d’€uros n’est toujours pas explicité techniquement.

Pire!  Il semblerait que cette proposition de campagne ne soit même pas soutenue par le gouvernement aujourd’hui. Ce qui ferait de la promesse « phare » de Hollande l’escroquerie politique la plus rapide de l’histoire (celà étant je ne suis pas pressé).

Et pendant ce temps, les investisseurs attendent. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’argent. Il y en a. Mais les investisseurs sont prêts à investir à un taux négatif, pour conserver leur argent liquide tant la politique française est imprévisible!

Et pendant ce temps, les difficultés économiques se multiplient, les entreprises licencient. Les ménages se mettent en défaut bancaire. Les loyers commentent à ne plus être payés, et les crédits immobiliers partent en contentieux. Dans 12 mois, 24 mois au maximum, l’immobilier va connaître sa crise maximale, lorsque les stabilisateurs automatiques (loi sur le crédit immobilier, délais de paiement…) seront épuisés. Les saisies vont se multiplier, et le marché immobilier se retrouver au niveau de 1992.

Et pendant ce temps, les autres pays du monde adoptent des mesures de réalisme économique.

Et pendant ce temps, les destructions des camps ROMS se poursuivent. EN une semaine, plus de 500 Roms ont été délogés. A l’encontre de tous les discours moralisateurs pris contre le gouvernement sortant accusé de racisme. A l’encontre des promesses de campagne, qui une fois de plus n’engagent que ceux qui y croient.

Combien de temps seront nous la risée du monde? Combien de temps « France » signifiera immobilisme?

Même sur le plan international, François Hollande est à la ramasse. Il n’a rien vu pendant ses vacances. Rien dit sur les massacres en Syrie. Rien compris aux violences asymétriques et à la responsabilité des Frères Musulmans.  Et depuis qu’il assumeau nom de la France la présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU, sa seule proposition est de réformer le droit de véto des 5 membres permanents (dont la France). De l’art de se tirer une balle dans le c.. – pardon – dans le pied!

Sans même le réaliser, François Hollande ouvre un boulevard à la contestation extrêmiste, qui pourra entoner l’air du « tous incompétents » sinon tous pourris. De quoi provoquer un raz-de-marée communiste et frontiste aux prochaines municipales – en 2014!

2kismokton? Du peuple, comme d’habitude. De toi, lecteur!

PSA – Montebourg peut-il s’imiscer dans la gestion d’une entreprise privée ?

Un ministre peut-il demander des comptes à une entreprise privée ?

Cela fait 15 jours que Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif (titre très mal choisi, tellement « redressement » va de paire avec « liquidation ») a publiquement attaqué PSA pour son choix de gestion, (le plan social de 8000 salariés, même s’il fait l’effet d’une bombe à retardement dans le monde politique et social, reste un acte de gestion), et l’a sommé de lui rendre des comptes.

Je ne compte pas critiquer le choix du Président de PSA d’avoir répondu à sa convocation. IL était libre d’y aller ou pas. Rappelons simplement que le ministre n’a aucun pouvoir coercitif sur une entreprise privée, et que dans d’autres pays, une telle convocation serait très mal passée. Mais la liberté du président de PSA de déférer à la convocation ou pas suppose qu’il puisse y aller.

Ce que je critique, c’est le comportement de l’Etat face à une entreprise qui est confronté à des obligations économiques et qui aborde le plan social par stricte nécessité et non par volonté sadique.

Se séparer d’un outil de production est toujours un crève-cœur pour un industriel. Mais lorsqu’il n’est plus rentable, comme l’Usine d’Aulnay que tous les professionnels considèrent mal adaptée aux exigences actuelles, le choix fait du licenciement collectif des salariés qui y sont attachés paraît normal.

Que les salariés remettent en cause la pertinence du plan social, cela fait aussi parti de l’ordre des choses. C’est leur choix procédural. Les syndicats sont dans leur rôle. Et la justice tranchera sur la validité du plan social.

Mais lorsque l’Etat conspue publiquement le choix de gestion de l’une des sociétés du secteur industriel le plus important de France, cela pose évidemment un problème. D’ailleurs, la Bourse a immédiatement sanctionné cette réaction en fuyant le titre, qui se trouve à présent sensible à une OPA hostile d’un concurrent. Lorsque l’action du gouvernement fait chuter le cours de PSA, il y a de quoi s’inquiéter sur le niveau de réflexion de nos ministres !

Aussi, il me paraît important de rappeler les fondamentaux : nul n’a le droit de s’immiscer dans la gestion d’une entreprise, sauf à se faire condamner par le Tribunal de Commerce au titre de la gestion de fait qu’il aura imposé à l’entrepreneur. Ce type de décision a été pris pour sanction les  banques qui contraignent leurs clients et contrôlent de trop près leur activité. Mais rien n’interdit qu’il s’applique également à un Ministre, ou à son Gouvernement.

Que Montebourg se trouve poursuivi en extension du passif de PSA, pourquoi pas. Cela serait cocasse. Mais si son comportement incohérent engageait la responsabilité financière de l’Etat, ce serait le Peuple Français dans son ensemble qui payerait les pots cassés, et non plus seulement PSA et ses salariés.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’aucun commentateur politique n’ai soulevé cette incompatibilité juridique majeure. Effet vacances?

2kismokton !