Mariage pour tous : La loi risque-t’elle de légitimer l’inceste?

Rodin_Deux_femmes_nuesMariage pour tous : La loi risque-t’elle de légitimer l’inceste?

Les débats parlementaires sur le « Mariage pour tous » ont permis de mettre en évidence le fait que l’effacement progressif des tabous, des barrières comportementales instaurées par les sociétés, est l’une des visées essentielles de ce projet.

Ne plus exiger de différence sexuée pour autoriser le mariage, s’il ne pose pas de problème insurmontable « per-se« , va entraîner une discrimination imprévue entre les homosexuels et les hétérosexuels, au profit cette foi des homosexuels. Il s’agit de l’application des interdictions à mariage.

L’inceste, tabou universel: Ces interdictions à mariage ont été instaurées afin de prohiber l’inceste, tabou ultime et absolu de toute société humaine. L’inceste non-pas considéré comme crime pédophile violant l’intérgrité et le consentement d’un enfant, mais l’inceste considéré comme l’union charnelle amoureuse volontère, consentie, de deux individus dans un lien de proximité familiale insupportable – ascendant, descendant ou collatéral frère et soeur.

Déjà Oedipe, après avoir tué son père tiré du blog wordpress www.matricien.org , il présente les avantages supposés du matriarcat sur le patriarcat.(en légitime défense) épousait sa mère et fut maudit pour celà. Il s’en creva les yeux en réalisant l’horreur où la fatalité l’avait poussé.

Il est intéressant d’avoir un regard extérieur sur la mise en abyme de ce mythe universel et fondateur avec la volonté de lier le mariage homosexuel à la filiation! En effet, si le couple hétérosexuel représenté par Laïos et Jocaste -Roi et Reine de Thèbes, parents naturels d’Oedipe- l’a voué à une mort certaine en l’abandonnant dans la nature, à peine né, Oedipus_Phorbas_Chaudet_Louvre_N15538le berger Phorbas, qui le retrouve, le ranime et l’élève comme son fils, rappelle cet autre couple, homosexuel, et donc stérile par volonté, qui adopte un enfant. Lequel enfant deviendra le meurtrier de son père biologique et l’amant de sa mère biologique. Difficile de ne pas y voir là aussi une cruelle marque du destin!

Quels sonts les risques du choix de la loi telle qu’elle est en passe d’être votée? Dissocier la parentalité de la biologie suppose la disparition de certaines certitudes en matière de filiation.

Ces certitudes ont été, de tout temps, des certitudes d’évidence :

  • la mère est connue par son état de grossesse, et par le moment de la délivrance, d’où le rôle créateur de droits du premier témoin de la naissance de l’enfant)
  • le père est seulement supposé. Il peut être inconnu. L’enfant naît alors « bâtard ». Mais il peut aussi être connu de la mère. C’est à elle de le « dénoncer », et à lui de se reconnaître père. La paternité biologique est donc une paternité volontaire.
  • le père marié à la mère, parce qu’il ne se contente pas d’être l’amant de la mère, mais en est également le mari, se voit reconnu, dans toutes les civilisations, le rôle légal et irréfragable de père. Le mari est le père de l’enfant né de sa femme. Par son mariage, il légitime sous son nom tous les enfants issus de son épouse, qu’ils soient de ses oeuvres ou d’un concurrent. C’est la présomption de paternité.

Ce tableau de filliation (filiation attestée, filiation volontaire, filiation légale) existe depuis que les sociétés se sont constitué. Il n’a pas été créé par soucis de l’intérêt de l’enfant, mais dans un intérêt de préservation de la société : éviter les situations potentiellement incestueuses.

En faisant disparaître la présomption légale de paternité, on supprime en même temps le lien filial héréditaire. Il en est de même lorsque la loi modifie la règle de fixation du patronyme pour passer de celui du père à celui donné par le hasard alphabétique.

Si le lien de filiation paternelle disparaît, dans notre société dénucléarisée, où la famille est multi-recomposée, les interdits à mariage deviennent plus compliqués à gérer. Voire deviennent ingérable. Comment dès lors déterminer un interdit, si l’ascendance ou la collatéralité a été détruite. C’est en celà que la loi sur le « mariage pour tous » comporte, dans sa partie « filliation » un germe de disparition de ce tabou structurant.

C’est pour celà, et pour pour celà uniquement – mais largement suffisant – que ce projet est dangereux pour la société. Ce n’est évidemment pas la capacité d’amour des homosexuels qui est en cause ici, mais les conséquences encore inconnues dans une société totalement décomposée, de la disparition de tous les gardes-fou sociaux.

En effet, parmi tous les interdits à mariage, il en sera une, l’union entre beaux-parents et enfants, qui sera bien compliqué à mettre en oeuvre dans un monde déstructuré.

La disparition légale des deux mots « mari et femme », telle qu’elle est voulue par la loi « mariage pour tous » entraîne donc des conséquences majeures en matière de filiation. En effet, comment reconstruire la présomption de paternité sans exprimer les termes « père, mari, femme, mère »? La présomption de paternité ne peut, de toute évidence, exister qu’au travers d’un couple hétérosexuel. Il serait bien vain de prétendre que l’enfant d’un couple homosexuel de femmes a pour père le conjoint (féminin) de la mère. Pour plaire à une minorité de personnes, c’est l’ensemble des pères qui se voient privés de ce droit à reconnaissance automatique de paternité.

2kismokton!

Pour aller plus loin : Mariage, Adoption, Procréation médicale assistée: la combinaision néfaste / Définition de l’hétérophobie, un nouveau fascisme social  / Le mythe irréaliste du mariage homosexuel (Sylviane Agacinski) / Mariage pour tout : Le premier pas de la déconstruction méthodique du lien de filiation!

Mariage pour tous : le premier pas de la deconstruction méthodique du lien de filiation!

Rz_115bMariage pour tous : le premier pas de la deconstruction méthodique du lien de filiation!

Le projet de loi sur le « mariage pour tous » est un geste manifeste de déconstruction du lien familial, au profit d’un lien « sociétal » artificiel. Cette tendance très marquée de la politique de gauche depuis la loi sur le PACS pose un réel problème philosophique, qui ne relève ni du statut de l’homosexualité ou des homosexuels, ni du mariage des homosexuels, ni d’une quelconque lutte contre une homophobie putative, mais en définitive de la main-mise que veut avoir l’Etat socialiste sur la famille : un contrôle ‘ »sociétal » décharné et en rupture avec le lien filial naturel, biologique.

J’en veux pour preuve un extrait du rapport parlementaire publié par l’Assemblée Nationale le 17 janvier 2013 http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r0628-ti.asp :

« À défaut de choix des parents, le maintien d’une règle d’attribution patronymique du nom de famille pour les seuls cas de filiation par le sang est susceptible d’introduire une rupture d’égalité entre les couples, suivant qu’il s’agisse d’une filiation par le sang ou adoptive. En effet, dans ce premier cas, c’est le nom de famille du père qui prévaudra, alors que dans le second, le nom sera choisi dans l’ordre alphabétique.

Afin d’y remédier, la Commission a modifié l’article 311-21 précité du code civil pour qu’en cas de désaccord ou d’absence de choix des parents par le sang, le premier nom de chacun d’eux, accolés dans l’ordre alphabétique, soit dévolu à l’enfant. »

Glose: Il faut faire l’analyse de ces deux paragraphes, dont la lecture rapide peut paraître juste insipide:

« À défaut de choix des parents, le maintien d’une règle d’attribution patronymique du nom de famille pour les seuls cas de filiation par le sang est susceptible d’introduire une rupture d’égalité entre les couples, suivant qu’il s’agisse d’une filiation par le sang ou adoptive. »

Quel étrange présupposé! Pour combattre la discrimination il faut supprimer la différence! Que voilà méthode brutale, qui ressemble à celle qu’adoptait jadis un aubergiste tortionnaire qui coupait les jambes des personnes dont les pieds dépassaient du lit! Pour eviter de peiner les enfants adoptés, il fadrait donc que les enfants biologiques perdent leur lien patronymique naturel? 2kismokton!

La discrimination ne disparaît pas simplement parce qu’on a raboté les angles. L’enfant biologique connaîtra toujours ses parents biologiques, et pourra toujours, si l’envie lui prenait en cour de récréation, discriminer son camarade dépourvu de parents biologiques connus. C’est très mal poser le débat que de l’ouvrir de cette façon. Ce n’est pas en tuant les parents biologiques qu’on améliorera le sort des orphelins! C’est plutôt en s’intéressant à leurs besoins!

De même que la suppression de la richesse, thème cher à la gauche bêlante, n’a jamais fait disparaître la pauvreté. Mais il est vrai que lorsqu’on est tous pauvres, il n’y a plus d’injustice ni d’inégalité. C’est dialectiquement incontestable. Mais humainement faux!

 » En effet, dans ce premier cas, c’est le nom de famille du père qui prévaudra, alors que dans le second, le nom sera choisi dans l’ordre alphabétique. »

Quoi de plus naturel puisque l’enfant issu d’une famille biologique dispose bien de parents biologiques. Il est normal qu’il bénéficie du nom de sa famille biologique. Dont les conventions, selont les pays, sont de prendre le nom « patronymique », étymologiquement le nom du père!
Quand à choisir le nom patronymique dans l’ordre alphabétique de l’un quelconque des deux parents homosexuels adoptants, je dois avouer que je n’y vois aucun inconvénient. On a vu plus con! Comme par exemple choisir de manière aléatoire. Ou fixer arbitrairement le nom patronymique par référence au mois de naissance. Après-tout, pourquoi conserver ce lien patronymique rétrograde? Passons tous à l’âge du citoyen révolutionnaire. Appelez-moi Fêtenat Thermidor! Ou Lundi Janvier!

2kismokton! 

« Afin d’y remédier, la Commission a modifié l’article 311-21 précité du code civil pour qu’en cas de désaccord ou d’absence de choix des parents par le sang, le premier nom de chacun d’eux, accolés dans l’ordre alphabétique, soit dévolu à l’enfant. »

Et voilà comment boucler la boucle et pourrir définitivement le lien patronymique filial.

Fier de sa race! Il existe des gens qui ont honte de leur race. Je ne suis pas de ceux-là et je revendique le droit et l’honneur de porter le nom de mon Père! De même que l’honneur de transmettre mon nom à mes enfants! Et si la loi a récemment changé, pour permettre d’accoler au nom du père le nom de la mère séparé d’un double tirret,  [nom_du_père]–[nom_de_la_mère] du moins le patrononyme conserve le lien historique de la filiation, puisqu’il permet de remonter la lignée paternelle.

Attribuer le patronyme alphabétiquement le plus bas revient à rendre le lien parental aléatoire. A le rompre. Pour les enfants adoptifs, rien de plus normal, puisqu’ils n’ont pas de lien parental biologique mais uniquement un lien parental « juridique ». Mais pour les enfants biologiques, qu’ils soient légitimes ou naturels, le lien patrinomique explique tout. Le premier étant le nom du père, sauf pour les enfants naturels reconnus par la mère en premier, où l’ordre des patronymes explique la situation familiale.

La convention sociale autour du patronyme a une réelle utilité. Rahan, fils des âges farouches, est également le fils de Crao. Le Patronyme sert à connaître l’ascendance, donc l’identité de l’individu. Avant d’avoir un prénom l’individu a un nom. Celui de ses auteurs.

Le danger du contrôle sociétal. Briser ce lien, c’est briser les racines de l’individu. C’est le soumettre au contrôle social. Au contrôle sociétal. C’est tenir grande ouverte la porte du totalitarisme. En effet, l’un des derniers droits qu’un homme se voit retirer, dans ces régimes totaliaires, c’est bien le droit de conserver son nom, son identité. Les juifs déportés dans les camps nazis étaient déshumanisés. On leur retirait leurs papiers. On leur gravait un numéro. Plus de patronyme. Juste un matricule.
C’est cette société qui s’ouvre au travers du « mariage pour tous ». Non pas du fait des homosexuels, mais du fait de ces enragés de l’égalité, ces fascistes de gauche qui imposent une pensée unique, et formatent les esprits par la terreur de l’homophobie. Ce sont eux, les hétérophobes.

Résistance humanitaire: S’opposer au projet de loi tel qu’il est présenté, ce n’est pas être homophobe. C’est être humain. On se moque bien du comportement ou des préférences sexuelles. Ce qui compte, c’est uniquement le risque des conséquences sociétales que cette loi va entraîner. C’est refuser une société à la Disney, où les enfants ne seraient que les neveux, sans lien filial. C’est refuser une société à la Orwell, où les enfants naîtraient en couveuse. C’est refuser une société où l’on fabriquerait l’enfant que la Société autoriserait!

Mythe de la filiation sociétale: Le rapport s’attache énormément à l’idée de la filiation « sociétale » des enfants adoptifs. Mais il commet une erreur. Les enfants adoptifs n’ont pas de filiation « sociétale ». Ils ont une filiation « juridique » qui vient réparer la filiation biologique défaillante. Quand au mythe d’une filiation « sociétale », c’est précisément l’inverse de la réalité. Celui qui prends le rôle de « parent social » est un usurpateur. Il est important de le dire et de reconstituer la réalité des filiations. Le « beau père » n’est pas un père. La marâtre n’est pas une mère. Ce sont des parents « sociaux » qui n’ont aucun rapport de droit sur l’enfant et n’ont aucune vocation à exercer des droits sur lui. Il ne faut pas que celà change, sauf à faciliter l’adoption à leur profit, ce qui est déjà le cas.

2kismokton?
De l’intérêt des enfants, et au final de la société!

 Ariel DAHAN

 

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin :
Mariage, Adoption, Procréation médicale assistée: la combinaision néfaste
Définition de l’hétérophobie, un nouveau fascisme social
Le mythe irréaliste du mariage homosexuel (Sylviane Agacinski)

Article très intéressant de Sylviane Agacinski sur le mythe irréaliste du mariage homosexuel

« La revendication du « mariage homosexuel » ou de l’ »homoparentalité » n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujets de droit qui n’ont jamais existé : les « hétérosexuels ». C’est en posant comme une donnée réelle cette classe illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre « homosexuels et hétérosexuels » a pu se poser. Il s’agit cependant d’une fiction, car ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes.

Lire la suite …

http://valeursdegauche.wordpress.com/2013/01/20/la-distinction-des-hommes-et-des-femmes-fonde-le-mariage/

Un article qu’on aimerait lire et relire plus souvent…

Mariage, Procréation et Adoption pour tous : la combinaison néfaste

MR900382690Mariage, procréation et adoption pour tous : la combinaison néfaste!

Lorsque le PACS a été adopté, j’ai applaudi. Etait-ce l’effet de ma jeunesse? De l’allant socialiste d’alors? Toujours est-il que je trouvais – et que je trouve toujours – légitime que les couples homosexuels puissent obtenir des droits patrimoniaux et fiscaux équivalents à ceux procurés par les effets du mariage dans les couples hétérosexuels.

J’avais bien une réticence pour l’application du PACS aux hétérosexuels, car j’y voyais un détournement de moyens législatifs, une fraude à la loi, pour obtenir des avantages qu’une union libre ne donnait pas. Mais pourquoi diable les hétéro ne se mariaient-ils pas alors? Il semble, l’usage aidant, que le PACS soit devenu chez les hétéro une grande période de fiançailles à laquelle s’ajoute une vie commune devenue normale depuis l’évolution des moeurs. Soit!
J’avais même – par bravache? – commis un article sur la possibilité pour un couple homosexuel de se marier dans le strict respect du code civil, la loi n’instituant pas d’obligation de différence de genre, mais se contentant de demander aux époux de se déclarer mutuellement « mari et femme ».

Pourquoi, alors, suis-je si gêné par le projet dit du « mariage pour tous »? Quelles modifications s’opèreraient dans ma vie, privée ou sociétale, si le mariage homosexuel était rendu possible en France?

 Mariage pour tous

Peu de bouleversements immédiats: Autant le dire tout de suite, si le mariage entre homosexuels était rendu possible, celà ne changerait rien à ma vie. Mais celà pourrait changer à la marge un peu de ma vie sociétale. Essentiellement dans ce passage où le projet tente de faire disparaître la différence des genres masculin et féminin, pour ne faire apparaître que le seul « époux ». Or précisément, j’aime les termes « mari et femme ». Chacun de ces termes ayant une notion spécifique dédiée.

L’état du droit : Egalité des époux : Depuis la réforme du mariage de 1986, il existe une stricte égalité de droit entre les époux, et le fait que l’homme soit appelé « mari » et la femme « femme » n’est qu’une convention sociale. Celà ne change rien aux droits des époux.

Rien, si ce n’est que … au titre des obligations du mariage, le mari s’engage à être le père de tous les enfants conçus par son épouse pendant le temps du mariage. Cette présomption de paternité étant l’un des effets majeurs du mariage en terme de filiation et de paternité.

Cette dernière discrimination sexuelle, qui peut très probablement sembler injuste dans le milieu éthéré des écolos-gauchistes qui tiennent le haut du pavé parisien depuis le 7 mai dernier, cette « honteuse » discrimination sexuelle contre laquelle personne ne peux mais, cette discrimination est pourtant nécessaire. Elle repose sur le principe qu’il ne faut pas pouvoir discuter la filiation d’un couple marié (celle qu’on qualifie de « légitime » car issue d’une situation légale).

Art. 312 C.Civ : L’enfant conçu ou né pendant le mariage a pour père le mari.

Cette discrimination sexuelle garantie à la future mère que la paternité de son enfant ne sera jamais remise en cause par son mari, quelle qu’ait été sa conduite, et celle de son époux. Les soirées fines de province et les clubs échangistes de Paris ont encore de beaux jours à courir. La loi sur le mariage prévoit, dans ses effets, la possibilité d’être cocu, et en fixe les effets : le cocu reste le père de l’enfant issu de la mère infidèle. Dans certains pays on lapide à mort la femme infidèle. C’est tout à notre honneur de maintenir ce statut ô combien favorable à la femme mariée. D’autres pays plus évolués n’ont pas adopté ce système!

Confusion des genres : Mais si mari et femme sont confondus en un vaste terme générique de « époux », qu’en sera-il de cette merveilleuse disposition du Code Civil, qui oeuvre pour la paix des familles?

Comment réécrire l’article 312 du Code Civil? Faudra-t’il dire L’enfant conçu ou né pendant le mariage a pour père l’époux qui n’a pas accouché? L’époux de la mère? L’époux de l’époux parturient? Faudra-t’il nier la différence sexuelle pour complaire aux lobbys LGBT? On le voit, c’est, globalement, l’un des rares points qui viennent heurter ma conscience de citoyen à l’évocation du projet d’extension du mariage aux homosexuels.

Si le projet ne comportait que la partie « mariage », je pense qu’il serait possible de trouver un moyen d’entente. Il aurait été possible, par exemple, de maintenir le mariage hétérosexuel et d’y adjoindre une cérémonie de mariage homosexuel adaptée à l’union de deux êtres du même sexe, en déclinant des droits spécifiques pour les époux du même sexe.

Discrimination Statutaire : Cette solution est écartée d’office, au motif qu’elle maintiendrait une dissociation statutaire et légale entre les deux couples. Voire! Car de fait, visuellement, la différence sautera de toutes façons aux yeux ! Il manquera indéniablement dans le couple homosexuels un représentant de l’autre genre de l’espèce humaine. De cette différence ontologique il est loisible pour le législateur d’en tirer argument pour dissocier les situations juridiques et prévoir des traitements particuliers à chaque situation.

Un projet qui pourrait repousser les limites de l’inceste: Les interdictions à mariage sont toutes liées à l’interdiction de l’inceste biologique ou juridique (l’inceste juridique étant la relation entre parent et affilié, par exemple). Or, si la loi sur le mariage « pour tous » était adoptée, c’est à terme la logique de ces interdictions à mariage posées par les articles 161 et suivant du Code Civil qui serait modifiée.

Article 161   En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants et les alliés dans la même ligne. 
Article 162   En ligne collatérale, le mariage est prohibé, entre le frère et la soeur.
Article 163   Le mariage est encore prohibé entre l’oncle et la nièce, la tante et le neveu.
 
A supposer que la loi sur le mariage homosexuel soit adoptée, comment comprendre l’article 161? Comment l’appliquer à des lignées inexistantes par hypothèse? Imaginons!
Soit un couple homosexuel homme/homme (construction nécessaire pour rendre totalement impossible la filiation naturelle, donc le lignage).
A supposer que ce couple ait un enfant. Cet enfant pourrait être éventuellement rattaché à l’un des deux parents par un lien biologique. Mais certainement pas à l’autre (par hypothèse). Il aurait donc un lignage inconnu. L’impossibilité de mettre en évidence ce lignage empêcherait de créer un empêchement à mariage entre cet enfant et son parent biologique (a.161 C.Civ) ou entre cet enfant et son frère ou sa soeur biologique.
Cet exemple éminément fantasmagorique outre le trait. Mais l’inquiétude du juriste et du citoyen reste d’autant plus réelle que certains faits divers ont mis en évidence de tels cas impossibles de couples constitués de colatéraux adandonnés à la naissance et adoptés dans deux familles différentes.
 
 
Adoption pour tous!

Cette revendication prévisible n’a pas tardé à se confirmer: le projet « mariage pour tous » a très rapidement embrayé sur le projet « adoption pour tous ». Or, la question de l’adoption repose sur un autre moteur que la question du mariage. Et l’enjeu n’est évidemment pas le même.

Le mariage crée une institution (la famille) dotée d’un patrimoine, créant des droits et des obligations réciproques. Créer une famille homosexuelle ne paraît pas incongrüe. Mais cette famille n’est que la réunion des deux êtres initiaux et aux enfants issus naturellement de cette union. Mais il n’est pas question d’étendre cette famille à la filiation artificielle.

L’adoption procède de l’inverse strictement: il s’agit de détruire une institution déjà existante (la filliation naturelle ou légitime de l’enfant à adopter) pour y substituer la filiation nouvelle, artificielle, adoptive. Compte tenu du caractère irrémédiable de cette procédure, le législateur a initialement tenu à ce que l’adoption ne soit pas un outil aux mains de riches capricieux. Raison pour laquelle a été imposée l’idée que l’adoption doit – autant que possible – compenser la disparition de la filliation biologique de l’enfant. Il faut donc recréer une filliation artificielle complète, avec un père et une mère. Dit autrement, la loi ne permet pas de créer des orphelins! Celui qui adopte doit apporter à l’enfant adopté une structure familiale la plus proche possible d’une structure biologique. Avec un père et une mère!

C’est dans ce contexte que l’adoption par des homosexuels a été rendue difficile par l’administration française, avec le soutien de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (en 2001). Mais le célibataire homosexuel s’est vu reconnaître les mêmes droits à adoption que le célibataire hétérosexuel.

D’où la question, très cruelle pour les adultes souhaitant adopter : la réforme du mariage doit-elle entraîner la réforme de l’adoption? Faut-il étendre légalement l’accès à l’adoption aux « parents » homosexuels? Est-il sain, pour l’intérêt de l’enfant adopté, de lui recréer une famille artificielle où il n’aurait qu’une seule sorte de parents – deux pères ou deux mères ? La question est en débat du côté des pédopsychiatres. Mais avant que les médecins s’emparent de la question, la logique voudrait que la reconstruction de la parentalité brisée de l’orphelin passe nécessairement par une reconstruction « possible » dans laquelle l’enfant privé de sa famille biologique pourra se fantasmer et se projeter. Donc un père et une mère.

Procréation pour tous!

La partie « Procréation médicale assistée pour tous », partie qui est voulue par le lobby LGBT, est certainement la partie la plus contestable du projet. Pourquoi ? Tout simplement parceque l’idée d’étendre la PMA aux femmes homosexuelles relève d’un fantasme d’enfantement virginal parthénogénique très dangereux.

La PMA est un moyen thérapeutique de combattre l’infertilité d’un couple. Pas un moyen de passer outre le dégoût de l’acte hétérosexuel chez l’un des partenaires.

Désir d’enfant: L’aspect psychologique du désir d’enfant doit être étudié. Le désir d’enfant est normal chez tout individu qui se projette dans l’avenir. Il est inscrit dans l’identité génétique de tout être vivant, sauf peut-être pour les plantes à reproduction asexuée, fervents utilisateurs du clonage et de la parthénogénèse (conception d’un individu par la seule gamète XX de la femelle).

Le désir d’enfant passe naturellement par le besoin de croiser et mélanger les gènes. C’est la malediction d’Adam et Eve ! « Croissez et multipliez-vous ». Depuis que l’Homme est mortel, il sait qu’il faut transmettre son patrimoine par croisement avec celui d’un autre. Or ce croisement suppose la réunion de deux êtres sexuellement différenciés. Un homme et une femme, qui donneront un père et une mère. Et la société a créé du droit et des statuts autour de cette nécessité physiologique.

Dégoût de l’autre: Mais lorsque le désir d’enfant s’accompagne du dégoût de la relation hétérosexuelle, celà signifie que l’individu en proie à ce désir d’enfant poursuit un but strictement égoïste. L’enfant est recherché pour le parent et non pour l’enfant. L’enfant est une récompense due au parent, et non un individu conçu indépendamment. Le fait d’aller vers l’autre génétique, pour partager son patrimoine avec lui, relève d’une démarche très différente de celle d’exiger un enfant par pur désir – aussi légitime et sincère soit-il!

C’est l’une des raisons qui fait que la PMA est réservée aux couples stériles.
Elle n’est pas non-plus ouverte aux couples non-stériles, mais ayant un désir de virginité.
Elle ne doit pas l’être aux couples homosexuels « per-se ».

Bien évidemment, la thérapeutique reste ouverte à l’individu homosexuel qui se trouverait atteint d’une stérilité biologique avérée. La thérapie doit être ouverte à ceux qui en ont besoin. Mais la PMA n’est pas un choix alternatif d’autres méthodes d’enfantement. La PMA ne doit être considérée que lorsque l’enfantement reste impossible en dépit de la volonté du couple. C’est la fameuse parabole du loto : Pour gagner il faut jouer!

En définitive, je vois donc plus d’inconvénients pour la société que d’avancés. Car en définitive, la principale motivation du mariage, c’est le projet familial, la conception d’un enfant. N’en déplaise aux pro-LGTB qui revendiquent la dissociation entre la copulation reproductive et la copulation amoureuse, et qui renvoient le but reproductif à une conception arriérée du mariage, le Code Civil met bien comme première obligation du mariage l’obligation d’élever ses enfants.

Article 203 C.Civ : Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.

 On ne peut mieux dire ! Les époux contractent ensemble, par le seul fait du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et elever leurs enfants! L’enfant, la famille, constituent bien le premier objectif du mariage.

Raison pour laquelle je m’oppose personnellement à ce projet. Un enfant doit avoir un père et une mère. Il ne peut être question de créer des chimères.

Ariel DAHAN pour 2kismokton

 

Pour aller plus loin :
Définition de l’hétérophobie, un nouveau fascisme social
Le mythe irréaliste du mariage homosexuel (Sylviane Agacinski)
Le premier pas vers la déconstruction méthodique du lien de filiation

Anthropologie, institution du mariage et union entre couples de même sexe

En réponse à un article de Mme Roselyne Bachelot publié sur le Huff, en faveur du mariage homosexuel, au motif de la modernisation de la société:

Ca ne marche pas simplement comme ça. Le mariage, ce n’est pas simplement une union patrimoniale. C’est également une institution qui permet de donner des droits dits « légitimes » à  certains effets de ce mariage.

Le mariage, c’est aussi, et accessoirement, un moyen de gérer une filiation. Le mariage permet au mari d’une femme d’être le père « légitime » de plein droit de tous ses enfants nés dans le mariage. Sans avoir à  s’inquiéter de la moindre formalité de reconnaissance, ou de vérifier si l’enfant est de lui ou pas.

Qu’en sera t’il de la femme de la mère dans un mariage bi? On le sait, elle ne peut pas être le parent légitime automatique de l’enfant conçu pendant le mariage, puisque cet enfant est issu des oeuvres de sa femme et d’un concurrent masculin. Comment appèlera-t’on cette filliation étrange?

Loin de donner les mêmes droits, le mariage homosexuel va agraver les inégalités. Non pas celles des amants voulant convoler en plus de copuler. Mais essentiellement celles des enfants issus de ces unions contre-nature, de ces unions impossibles, vouées à  une stérilité biologique naturelle.

Que dire à  un enfant dont le père existe forcément, mais n’apparaît nulle part, parce que le conjoint de sa mère … est une femme?
Et que dire des hommes qui se trouveraient nécessairement discriminés dans leurs droits dans cette situation?

Définitivement, et hors sentiments, le mariage homosexuel est un très mauvais concept au sens juridique et sociétal.
Lire l’article au Huffington Post

Y a t’il urgence à légiférer sur le mariage homosexuel?

Madame Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement et Ministre du Droit des Femmes, participait ce matin samedi à la gay-pryde (pardon : « Marche des fiertés homosexuelles et transsexuelles » de Lyon.
Soit.

Elle a précisé que le texte sur le mariage homosexuel serait adopté au printemps 2013 dernier délai, avant « si c’est possible ».

« Quand le président de la République a parlé du printemps 2013, c’était comme une limite dans le temps pour que le projet de loi voit le jour »,

Waouh! Quel tempérament! Et quel dévouement aux mots du président! Il fallait, par les temps qui courent, qu’il y ait eu urgence. Pas le temps pour discuter ou lancer des concertations avec la société civile. La première mesure politique annoncée par le Gouvernement, par le Ministre du Droit des Femmes, c’est donc le mariage homosexuel et la reconnaissance de la famille homo-parentale.

Et Mme Vallaud-Belkacem d’ajouter, en bon soldat:

« Si c’est possible, nous le ferons aboutir bien avant ».

« Nous n’irons pas au-delà du printemps 2013 pour que ce projet soit adopté »,

Pour elle,

« (les)associations sont dans leur rôle quand elles réclament toujours plus et toujours plus rapidement ».

A bon entendeur! Demain on rase gratis. Plus vous demanderez et plus vous obtiendrez. Le monde merveilleux de François H est un monde onirique où tout est possible du moment qu’une petite minorité le demande et que se puisse être considéré comme un symbole emblématique de la nouvelle gouvernance socialiste.
Positionnement très démiurge: Demandez et vous serez exaucés. François Mitterand jadis se faisait surnommer « Dieu » avec au moins 5 degrés d’humour. François Hollande s’y croit totalement, lui.

Ce doit être cela la « normalitude ».

Ce qui est étonnant, au-delà du choix d’inciter au mariage les homosexuels (qui n’en ont guère besoin, depuis que le PACS leur donne des droits équivalents), c’est aussi cette propension de notre Prez’ à faire le contraire de ce qu’il prône. En faveur du mariage gay, il est farouchement hostile à titre personnel au mariage hétérosexuel, l’ayant refusé à deux reprises, à Ségolène Royal et à Valérie Tweetweiler.

Normal? Tout dépend de votre manière de fixer la norme.