Gaffe environnementale des Gendarmes en Guyane

Une gaffe environnementale sans précédédent! C’est ainsi que les officiels essayent de décrire les faits intervenus le vendredi 22 juin 2012:

6400 litres de carburant « illégal » saisis aux orpailleurs ont été brûlés par la gendarmerie à Régina, en Guyane. Les 32 fûts de 200 litres ont été posés sur une pirogue en milieu du cours d’eau, directement en face du village. Le problème, c’est que 6400 litres de carburant, c’est un feu incontrolable, qui génère une pollution environnementale hors norme, tant aérienne qu’aquatique.

Avec des conséquences dramatiques pour la santé des habitants du village, intoxiqués par les suies du feu.

Nuage des suies de combustion des 6400 litres de carburant brûlés vendredi 22 juin par les gendarmes à Régina (Guyane) (c) france-guyane.fr

 

Confrontés à ce feu anormal, les habitants de Régina ont appelé les sapeurs-pompiers qui n’ont rien pu faire, n’étant pas équipés pour intervenir sur des feux d’hydrocarbures.

Pire ! Le feu des gendarmes n’a pas consumé l’intégralité des hydrocarbures, qui ont fui et ont pollué le point de captage d’eau potable du village. Outre la pollution du fleuve.

Pourquoi un tel comportement de la part des forces de l’ordre? IL s’agirait localement d’une technique de gestion des saisies de carburant illégal. Le problème, c’est que ce carburant illégal … n’est pas conforme aux normes anti-pollution. Il s’agit donc d’un produit chimique potentiellement nocif, qui doit être retraité, ce qui génère un coût qui n’entre pas dans le budget de fonctionnement des gendarmes. Outre le fait qu’un tel incendie libère une quantité de suies et de microparticules hors norme.

2kismokton!

Le parquet a indiqué que des destructions par combustion sont parfois autorisées, mais jamais dans ces quantités jusqu’à présent.

Rappelons à l’Etat que le principe du « pollueur-payeur » s’applique également aux boulettes des autorités. Du travail pour les nouveaux ministres de l’environnement et de l’intérieur.

Assassinat de deux gendarmes à Colobrières : Pourquoi? Comment?

Deux gendarmes (femmes, certes, mais gendarmes surtout, donc hommes d’armes) ont été tuées dimanche 18 juin 2012 à Colobrières (Var) après que l’individu qu’elles étaient venu interpeller à son domicile (sur les causes d’un vol de sac à main) ait pu récupérer l’arme de l’une d’elles et la tuer à bout portant, avant de tirer sur sa collègue. Le suspect aurait reconnu les faits.
 
Après l ‘émotion légitime et les condoléances aux familles des victimes, l’une des gendarmes abattues étant mère, autorisez-moi deux réflexions dont une sera grinçante:
 
1- Pourquoi?
Je suis toujours stupéfait de voir qu’il existe encore des individus qui n’ont aucun respect ni aucune crainte de la maréchaussée. C’est particulièrement inquiétant. Nous sommes loin du temps où l’apparition du « Gens d’Arme » ou du « Gardien de la Paix » suffisait à pacifier un litige, et à appaiser une rue.
Cette dérive a commencé il y a longtemps, et se perpétue aujourd’hui à tous les niveaux de la société : l’inconscience, ou plutôt une théorie nouvelle qu’il mériterait de développer par ailleurs : l »A-conscience » (le fait d’être conscient de son action, mais de n’y avoir pas réfléchi, ou de n’avoir pas les acquis suffisants pour anticiper les conséquences). Il y a urgence à re-former les individus. C’est un travail de tous les corps constitués : Enseignement National, Partenaires sociaux, Justice… Mais également hommes politiques.  L’exemple doit venir d’en haut. Le sentiment d’impunité doit disparaître, et la crainte du gendarme revenir en force!
 
‎2 – Comment?
voilà la réflexion grinçante, que j’émet avec beaucoup de réserves et d’humilité. En demandant d’avance pardon à ceux qui s’en sentiront offensés.
Comment est-il possible qu’un groupe de deux gendarmes armés et entraînés se fasse désarmer et tuer de la sorte?
Certes, les deux gendarmes étaient des femmes. Mais des femmes militaires, entraînées à de telles opérations. Et l’un des équipiers était supposé protéger l’autre.
Certes, les deux gendarmes intervenaient pour un vol de sac à l’arraché. Elles pouvaient ne pas être informé du risque réel. Mais ce qui m’interroge, c’est précisément la difficulté qu’elles ont eu de réagir face au comportement agressif du prévenu.
 
Déjà il y a 6 ans, à l’occasion du viol de deux femmes policières en pleine journée à Bobigny, la même interrogation se posait? Comment des policiers, supposés garantir la sécurité du public, peuvent se sentir à se point en danger qu’ils en deviennent des victimes?
Cette réflexion m’amène à me dire qu’il est urgent de repenser l’entraînement des forces de police et de gendarmerie ainsi que la composition des équipages.
Pas pour accuser les victimes. Au Contraire. Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.