Sommes nous encore gouvernés? COP21 et transports parisiens

GrenouilleSommes nous encore gouvernés?


On pourrait en douter au regard des prises de position contradictoires que nous ont donnés nos édiles en ce qui concerne la circulation en Île de France pendant la « COP21 ».

Gouverner c’est prévoir disait Emile de Girardin
En matière de prévision, celà fait quelques mois que le parisien moyen, qui prends son véhicule le matin pour travailler, s’interroge sur le dispositif sécuritaire pendant le temps de la COP21. Car nul ne doutait sérieusement que Paris serait soumis à un blocage anthologique, tant des axes routiers que des transports en commun.

Mais lorsque le dispositif a été rendu public, dans l’immédiateté de l’après 13 novembre 2015, il n’a pas tenu compte du risque accru d’attentats. Or, il paraissait évident à quiconque s’intéresse un peu à la sécurité que Paris serait en situation d’alerte sécuritaire maximale. La France est en effet sous plan Vigipirate le plus élevé depuis plusieurs années. Renforcé encore depuis les attentats du 11 janvier 2015. Et Paris n’échappe pas à la règle, puisqu’elle concentre les cibles politiques et civiles potentielles des terroristes du monde entier.
Qu’il me soit donc permis de m’interoger sur la pertinence de tenir la 21ème Conférence des Parties, fameuse « COP 21 » à Paris, zone surchargée, qui concentre les plus grandes difficultés de transport de France, voire d’Europe, et qui représente la zone économique et la zone d’emploi la plus grande d’Europe!

Il est évident que tenir une telle conférence en Île de France expose les organisateurs à un cauchemard sécuritaire, ainsi qu’à un cauchemard pour les usagers des transports. D’autant que Anne Hidalgo, notre Maire de Paris, s’ingénue à rendre la circulation routière encore plus improbable, afin de complaire à l’idéologie dominante des privilégiés écolo-gauchistes boboïdeux qui habitent en centre ville et occupent des postes de fonction publique en col blanc! (comprenez des parasites inutiles).

Aussi, tenir la COP21 au Bourget est peut-être une jolie idée politique, mais elle relève d’une absence définitive de vision pragmatique. Il aurait bien mieux vallu tenir la COP21 dans une ville de province bien desservie en autoroutes, aéroports et centres de congrès. Deauville eut été une très donne solution, qui aurait permis de loger les délégations, et de les recevoir sans mettre en péril la zone économique la plus dynamique d’europe!

Effet des attentats:
Cette situation de blocage géographique, déjà connue avant le 13 novembre, est encore plus prégnante dans la logique sécuritaire d’un pays en état de crise, qui a voté les pouvoirs à l’exécutif pour répondre à un danger terroriste prévu et prévisible mais que ce gouvernement avait décidé de négliger depuis 2008 et les ignobles assasinats commis par Mohammed MERAH. François Hollande a hérité d’une situation nouvelle, bien documentée par les services de renseignement, contre laquelle il n’a pas exprimé la moindre volonté de lutte. Jusqu’à ce qu’il y soit contraint le 13 novembre, lorsque les terroristes se sont fait exploser au Stade de France, à proximité relative de sa triste personne. Juste retour de manivelle et enseignement majeur pour quiquonque déciderait encore d’ignorer les menaces sécuritaires.

Gouverner, c’est choisir, selon Duc Gaston de Lévis.
Le plan de crise tel qu’il a été rendu public par le MInistre de l’Intérieur et le Ministre de l’Ecologie et des Transports, co-organisatrice joyeuse de la COP21, est-il extraordinaire d’ingénuité et de fatuité! Ce plan de crise consiste à ne rien changer du plan initial prévu, mais d’imposer deux journées « sans voiture » dans toute l’Ile de France, en gelant les voies d’accès au centre de Paris depuis l’A1, l’A13 et l’A14, ainsi qu’en gelant les voies sur berges, dernière voie rapide accessible aux secours!

Leur logique est donc d’imposer aux convois diplomatiques et à leurs escortes un long parcours routier dans les rues parisiennes, soit jusqu’à l’Helliport pour les délégations les plus nanties, soit jusqu’aux autoroutes amenant au Bourget. Avec l’intervention de 9000 policiers et militaires venus bloquer les intersections tous les 100 mètres!

Alors qu’il eut été certainement plus facile d’imposer à toutes les délégations un transport héliporté depuis le centre de Paris, en transformant l’esplanade des Invalides en héliport temporaire, ce qui aurait eu des conséquences bien moindres sur la circulation en Ile de France.

Ce d’autant plus que nos ministres ont eu la merveilleuse idée de décréter Dimanche et Lundi journée de gratuité des transports en commun, pour inciter les franciliens à abandonner leurs véhicules! Quelle riche idée, lorsqu’on sait que:
– Les réseaux de transport public sont saturés en temps ordinaire
– Les réseaux de transport public sont une cible naturelle évidente pour les terroristes, et n’ont aucun moyen de sécurisation de leurs accès.

Il y a pourtant des évidences qui crèves les yeux!

L’art de gouverner n’a produit que des monstres. Saint-Just.
Le paroxisme de l’inconséquence a été atteint lorsque le Préfet de Police de Paris a réagit, très naturellement, aux affirmations abérantes des ministres, en demandant aux franciliens de s’abstenir de prendre les transports en commun!
Officiellement pour éviter de les saturer sous l’afflux d’un volume anormal de passagers.
Officieusement parce qu’il a rapidement pris conscience du risque terroriste, alors même que nous sommes toujours en état d’alerte maximale et que l’essentiel des forces de police seront affectés à la décoration des carrefours pour regarder paser les délégations!

Un impôt d’un nouveau genre:
Que faut-il comprendre de ces affirmations contradictoires? Venir travailler? Ne pas travailler? Perdre une ou deux journées de travail? Des « congés forcés ». Autrement dit un nouvel impôt. Une mesure d’effet équivalent à un impôt sur le revenu, puisque ne pas venir travailler revient à perdre 1/21ème de sa rémunération mensuelle. Cette journée se compensera pour la plupart des salariés en RTT ou en heures de récupérations. Ou en perte de journée de travail.

2kismokton?
Qui pourrait en douter? Le dindon, c’est toujours nous. Vous, électeurs, à la veille des élections régionales. Moi. Nous tous. Si la gauche avait décidé de favoriser la monté du Front National, elle n’aurait pas mieux fait!

Si vous partagez mon analyse et mon exaspération, faites passer…

Ariel DAHAN