Blasphème ou Caricature des représentations religieuses? Faut-il imposer des limites?

Blasphème ou Caricature des représentations religieuses? Faut-il imposer des limites?

La liberté de conscience et la liberté d’expression sont deux libertés souvent antagonistes. L’une pouvant aller jusqu’à choquer l’autre.

D’une manière générale, il ne faut pas chercher à provoquer la colère d’autrui. C’est le pire sentiment possible.

Charlie-Hebdo ressert le couvert, dans un contexte insurectionnel mondial lié à la publication d’un extrait vidéo d’un film titré « l’innocence des musulmans ». Un film qui apparaît très caricatural sur les origines de Mohammet, prophète des musulmans. La publication de cette vidéo a entraîné des émeutes dans le monde entier, et la mort de nombreuses personnes, dont l’ambassadeur des Etats Unis en Lybie. Et il est possible que cette publication ait fait reculer le monde arabe de quelques années en dépit d’une avancée démocratique relative liée au « printemps arabe » de l’hiver 2010/2011.

Intérêt éditorialiste : Dans ce contexte, on peut se demander quel intérêt éditorialiste poursuit Charlie-Hebdo en publiant ces nouvelles caricatures. Certaines des caricatures, montrant un « Mahomet » en position pornographique sont difficiles à accepter pour ceux qui le considèrent comme un chef spirituel.

Menace à l’ordre public mondial: Dans un tel contexte, la sur-réaction ultraviolente des musulmans partout dans le monde doit être prise en considération comme une menace à l’ordre public.

Ce n’est pas une situation qui me satisfait au sens du droit de la liberté d’expression, non plus qu’au regard de la réciprocité, car les pays musulmans sont les pays qui publient le plus d’insultes antijuives et d’appels à la haîne raciale antisémites. Ils republient le « manifeste des juifs de sion », faux historique qui a été forgé par la propagande nazie. Quand à leur doctrine actuelle de délégitimation d’Israël, elle passe par des affirmations qui sont également blasphématoires aux yeux des juifs (notamment d’affirmer que Moïse serait musulman, ce qui est un contresens ontologique) ou aux yeux des chrétiens (notamment en affirmant que Jésus se serait soumis à Allah, ce qui est également un contre-sens !

Responsabilité des autorités religieuses musulmanes : Je considère que – dans une certaine limite – le monde religieux musulman a mérité ces campagnes de dénigrement pour ne pas avoir su préparer et imposer à ses ouailles un monde de partage et de tolérance. Après-tout, l’essentiel de la violence dans le monde provient d’un litige où la religion musulmane apparaît comme le prétexte déclencheur.

Responsabilité des auteurs et éditeurs : Mais je considère également que les auteurs et artistes doivent assumer leurs responsabilités lorsqu’ils publient des oeuvres de l’esprit qui attaquent directement les convictions des individus. Le risque de trouble à l’ordre public, s’il n’est pas légitime, est prévisible. Et les conséquences pour la société doivent être supportées par les auteurs ou éditeurs au titre de leur « responsabilité civile ».

Ce serait la moindre des choses. La liberté de parole ou de conscience n’autorise pas de porter atteinte à la représentation de l’individu. Et la liberté de parole ou de conscience n’autorise pas de provoquer un désordre public.

Je ne serais pas choqué de voir un Procureur ou l’Etat poursuivre Charlie Hebdo en indemnisation du trouble porté à l’ordre public. Même s’il est indispensable d’arrêter également les fauteurs de trouble, que sont les manifestants violents.

Et là, j’aurais tendance à dire : on ne se moque plus!

4 réflexions au sujet de « Blasphème ou Caricature des représentations religieuses? Faut-il imposer des limites? »

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  3. La liberté de conscience et la liberté d’expression sont deux libertés souvent antagonistes ?
    NON. La conscience et l’expression sont deux domaines différents.
    Chrétienne, je ne suis pas blessée par les moqueries concernant le Christ car je sais qu’il est au-delà de toute atteinte. La vie et la mort du Christ, le don et le message du Christ sont d’une telle force et vérité que les moqueries ne peuvent l’atteindre.
    Les faibles et les imposteurs craignent la moquerie.
    Donc seuls un « dieu » et un « prophète » faibles et imposteurs ont besoin du délit de blasphème pour se protéger du risque d’être démasqué.

    De plus l’Islam n’accepte pas la liberté de conscience.
    “Il n’y a de dieu que Allah et Mahomet est son messager” parole du prophète et devise de l’Arabie Saoudite inscrite à côté d’un sabre.
    Le prophète dit “Si quelqu’un (1 musulman) s’écarte de sa religion, tuez-le.”
    Si la liberté de conscience n’est pas acceptée par l’islam, il est donc évident que la liberté d’expression n’ait aucune place.

    « Et la liberté de parole ou de conscience n’autorise pas de provoquer un désordre public. »
    Ce n’est pas la liberté qui provoque le désordre public. C’est l’INCAPACITÉ à réagir en adultes réfléchis et civilisés qui provoque le désordre public.

    « Je ne serais pas choqué de voir un Procureur ou l’Etat poursuivre Charlie Hebdo en indemnisation du trouble porté à l’ordre public. »

    Moi, je serai choquée. Charlie Hebdo n’est pas responsable du trouble porté à l’ordre public. Le Coran est responsable de nombreux crimes et troubles portés à l’ordre public. Je serai heureuse le jour où le Coran sera mis au rang de Mein Kampf et le jour où l’Islam sera interdit en France, en Europe, en Occident et ensuite interdit dans le monde entier.
    Le Coran est nuisible à l’Humanité (non-musulmane et musulmane).
    Les premières victimes du Coran sont les enfants musulmans.

  4. Chère Beate, beaucoup de vos propos sont sensés. Néanmons il en est qui peuvent être considérés comme une incitation à la haîne raciale. Notamment vos trois dernières phrases.
    Je comprends qu’il s’agit là de l’expression de votre pensée et de votre ressenti face à un texte religieux qui est à l’antithèse de votre idéologie. Je ne remet pas en cause votre sentiment non-plus que votre idée. Je remet en cause simplement la manière dont vous les avez exprimés. J’apprécierais que vous modéreriez vos propos spontannément. A défaut, je serai contraint de retirer les trois dernières phrases de votre commentaire. Néanmons, au nom de la liberté d’expression, je vous laisse le soin de rectifier spontanément.

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