Politique, construction et logements sociaux : La politique du PS : De l’incantation à la mythologie!

Le PS a t’il une réelle politique de construction des logements sociaux? Ou est-ce uniquement un sujet de débat incantatoire pour fustiger les méchantes villes riches de droite qui ne créent pas de logements?

Pourquoi le PS a-t’il vôté l’abrogation de la loi du 20 mars 2012 sur l’augmentation des droits à construire? Cette décision est typique de cette politique d’insécurité législative qui éloigne définitivement l’entreprise privée de tout investissement à long terme.

Il fût un temps où tous les immeubles avaient leur part de logement social : la loge de la gardienne, les chambres de bonnes, petits logements sociaux, mais logements sociaux tout de même, qui permettaient une réelle mixité sociale.

Depuis les années 90, les chambres de bonne sont devenues appartements bo-bos, les loges de gardienne sont devenues appartements branchés, et l’habitat social financé sur fonds privés a reculé comme peau de chagrin. Ne restait que le financement public. Les HLM carcéraux à haute concentration, les ILM et autres « Appartements de la Ville » destinés aux privilégiés de certaines fonctions publiques.

Sais-t’on que les appartements parisiens de l’AP-HP (le plus grand propriétaire de logements sociaux parisien) sont destinés aux patrons de services, aux cadres de direction? Que des médecins s’installent en libéral et conservent une vacation hospitalière pour se maintenir dans un 6 pièce de 200 m2 alloué par l’AP-HP? Que des Directeurs d’Hôpitaux, des DRH, des cadres financiers sont logés dans des appartements au-delà des standards d’attribution sociale?
Et que par ailleurs, les infirmières célibataires travaillant au centre de Paris n’ont pas accès aux logements sociaux de l’AP-HP ?

2kismokon!
Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Logement Social!

Donc, pour pouvoir financer du logement social, la droite a eu l’idée en 2000 d’imposer un objectif impératif de construction de 20% de logements sociaux aux communes, d’ici à 2020. Avec une pénalité financière pour les plus réticentes. Et contrairement à toutes attentes, ce ne furent pas les villes les plus riches qui furent les plus réticentes.

La plupart des villes a imposé à tous les projets de promotion immobilière privé un quota de 20% de logements sociaux dans ses constructions. Manière astucieuse et élégante de faire financer le coût des logement sociaux par les promoteurs immobiliers, donc par les « riches » propriétaires in-fine.
De la sorte, la loi SRU a permis de réaliser 575.000 logements sociaux en 5 ans, soit 115.000 logements sociaux par an, un record depuis la libération de Paris. C’est aisni que Montreuil, championne du logement social, n’a quasiment pas financé ses logements puisqu’elle a soumis tous les permis de construire à cette obligation de mixité sociale.

Mais les meilleures idées ont leur limite. Outre l’augmentation phénoménale du coût du foncier, les promoteurs immobiliers ne trouvent plus de terrain à bâtir. Raison pour laquelle gouvernement Sarkozy/Fillon a voté le 20 mars 2012 une loi portant augmentation des droits à construire pour faciliter l’agrandissement des logements existants ou la création de nouveaux logements. Pas moins de 30% de droits à construire venaient d’être libérés par la simple volonté politique!

Loi très utile pour permettre à des villes en limite de densité légale de continuer à construire, dont pour partie du logement social. Et qui fut saluée par les investisseurs comme un signal d’incitation à la construction. Un plus en période de crise économique.

Hélas, ce qui fut fait par la Droite doit être défait par la Gauche, même si la construction était vertueuse. Telle est la nouvelle loi imposée par le Président Normal.
Ainsi, aussitôt en poste, la merveilleuse ministre du logement Cécile Duflot s’est prononcée en faveur de l’abrogation de cette loi.

Et le 5 juillet, la Commission des Affaires Economiques du Sénat a voté en faveur de l’abrogation de la loi.

C’est ce qui se passe quand un pays n’a plus de contre-pouvoirs : La 2ème chambre, supposée être la plus réflêchie, se met à hurler avec les loups.

Adieu les droits à construire. Il faudra m’expliquer où l’on peut prendre du foncier dans des villes archi-construites!

Mais ce n’est pas tout! Non content d’avoir une politique de gribouille, voilà que ces farauds se jouent donneurs de leçon, et envisagent de quintupler la pénalité financière imposée aux villes. Rien que ça!

Pourquoi pas! Ils ont raison! Les dépenses des villes, ce n’est pas de la dépense publique, dans leur budget.
Ah bon? Pourtant c’est bien nous qu’on paye?

Quand le dogmatisme montre ses limites, on voit très vite les crocs de la pensée magique du PS. Par la simple volonté politique, 30% de capacité à construire viennent d’être détruites.

2kismokton!