La pandémie de grippe A-H1N1 aurait été 15 fois plus mortelle que les chiffres officiels ne l’ont établit.

 Une étude médicale multi-centriste, à laquelle le CDC (Center for Desease Control) américain a participé, publiée dans « The Lancet », indique qu’en réalité l’épidémie de grippe H1N1 aurait été 15 fois plus meurtrière que le niveau retenu officiellement par les services de santé:
Source : http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099%2812%2970121-4/fulltext
L’étude part des 18 500 cas mortels dans le monde, confirmés par analyse biologique lors de la pandémie de 2009 sur la variante de grippe A-H1N1, sur la périoed d’avril 2009 à août 2010. Chiffre officiel publié par l’OMS.

Ce nombre de décès ne serait qu’une fraction du nombre de décès réellement liés à la pandémie. L’étude publiée par le Lancet visait à estimer le nombre global de décès pendant les 12 premiers mois de circulation du virus dans chaque pays.

Méthode statistique employée :
L’équipe scientifique qui a dirigé l’étude a calculé le taux de mortalité resporatoire brut associé à la pandémie de 2009 en les catégoriant par âges : (0—17 , 18—64 , et >64 ans) en ayant recours à un taux cumulatif sur 12 mois de cas symptomatiques mortels provenant de 12 pays ramenés au taux de cas symptomatiques mortels de cinq pays à revenu élevé (Danemark, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni).

Afin d’ajuster les taux de mortalité brute par rapport aux différents pays, en termes de risque mortel lié au virus A-H1N1, l’étude a dévelopé un outil statistique (coefficiant de mortalité respiratoire) égal au ratio du taux médian de mortalité sur infections respiratoire dans chaque région OMS, corrélé avec les taux median de chaque pays dans lesquels un très faible taux de mortalité a été déclaré.

Un travail de retraitement similaire a été réalisé sur les décès pour cause cardiovasculaires associés avec les infections A-H1N1. Ce taux de décès a été ré-assorti par age, afin de déterminer le nombre de morts associés.

Résultats :
L’étude a donné une estimation de 201.2000 décès pour cause respiratoire, auxquelles se serait rajoutées 83 300 décès pour cause cardiovasculaire associées à la grippe A-H1N1.
80% des décès pour insuffisance respiratoire et trouble cardiovasculaire se sont produits sur des patients agés de moins de 65 ans. Plus de la moitié des décès (51%) est intervenue dans le Sud-Est asiatique et en Afrique.

Interprétation :
L’étude conclut à une très forte sous-évaluation de la mortalité pour cause respiratoire et cardiovasculaire associée à la pandémie de grippe A-H1N1 de 2009. Le taux réel estimé serait 15 fois supérieur aux chiffres déclarés par les confirmations bio-médicales post-mortem.
En dépit de l’absence de statistiques fiables sur l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, un nombre disproportionné de décès est probablement survenu dans ces régions.

La cause principale de cette sous-estimation officielle de l’OMS tient au fait que les données recueillies par l’OMS ont été transmises par les pays concernés avec plus ou moins de vigilance, que les prélèvements ont pu ne pas être correctement effectués, ou que le virus pouvait ne plus être détectable lors du prélèvement.
Cette disproportion n’étonne pas le professeur William Dab, titulaire de la chaire « Hygiène et sécurité » au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM, Paris), qui réponds à Paul Benkimoun dans Le Monde du 26 juin 2012:

« D’une manière générale, les cas de grippe saisonnière notifiés sont de 10 à 20 fois inférieurs au nombre de cas réels tels qu’on peut les estimer »,

Selon le Pr. DAB, qui commentait l’étude pour Le Monde,

« Si la mortalité se révèle plus faible que pour des grippes saisonnières, le fait qu’elle frappe des gens plus jeunes signifie qu’elle est plus importante en termes d’années de vie perdues. Cette étude nous montre que même quand elle prend la forme d’une « grippette » pour un individu, une épidémie de grippe n’est jamais anodine au niveau d’une population et pose un problème de santé publique ».

En définitive, à l’aune de ces chiffres, on ne peut que se féliciter de voire que le ministre de la santé de l’époque (Roselyne Bachelot) a sur-réagis. Pour une fois qu’une menace en termes de santé publique n’est pas traitée à l’économie, il faut le signaler. Et ne plus s’en moquer.