Algérie : une politique de libération des otages en-dessous de tout critère humain!

Algérie : une politique de libération des otages en-dessous de tout critère humain!

Avec une rapidité étonnante depuis l’annonce de la prise d’otages d’In Amenas, qui pourrait faire croire que l’attaque était attendue,l’Algérie n’a pas tardé à intervenir pour libérer les otages aux mains de l’AQMI, sur l’usine gazière de In Amenas.

Un nombre de victime très contesté : On ignore encore le nombre d’otages tués à l’occasion de l’intervention de l’armée algérienne. Mais aux 23 otages victimes officiels semble devoir s’ajouter le chiffre de 25 otages recensés après les combats par le directeur de l’Usine.

Déroulement des opérations: La première intervention s’est passée jeudi, alors que l’armée algérienne s’attaquait à un convoi de 5 voitures qui déplaçait une partie des otages. L’attaque fut marquante de brutalité : les hélicoptères lourds ont bombardé 4 des 5 véhicules qui ont été intégralement détruits, anéantissant sans distinction otages et terroristes. Le 5ème véhicule n’a pas été attaqué, ce qui a permis à au moins un otage irlandais de s’en sortir.  (Stephen McFaul)

Arme lourde et hélicoptère de combat contre 5 jeeps qui s’enfuient! Pas précisemment le type d’intervention proportionné!!! L’Algérie a fait le choix – volontaire – de sacrifier les otages pour marquer l’opinion publique et affirmer que les terroristes n’ont aucune chance de négociation. En temps de guerre, celà s’appellerait un crime de guerre!

Le deuxième temps a consisté à prendre d’assaut l’usine gazière. En dépit du fait que les otages ont été dit porteurs de ceintures explosives.

Un débat sur le nombre de victimes otages va très probablement avoir lieu, compte tenu des informations contradictoires sur le nombre de victimes réelles, les chiffres officiels étant différents de ceux rapportés par les otages.

Mais les ministres français viennent affirmer la main sur le coeur que l’Algérie étant un pays souverain, ils n’ont aucune raison d’intervenir, pour ne pas donner dans le régistre néocolonialiste! Mieux! Contre tout le concert des nations qui s’est ému de voir leurs ressortissants sacrifiés sur l’autel de la politique intérieure algérienne, le Président Hollande et ses ministres sont venu affirmer que ce comportement insensé et inhumain était le seul possible!

2kismokton!

Jamais la guerre contre le terrorisme n’a autorisé le moindre pays à sacrifier volontairement les otages ou les populations civiles!

Jamais aucun autre pays (hormis la Russie du temps de l’ex-URSS au Liban) ne s’est autorisé un tel mépris de la vie des otages.

Qu’aurait-on entendu si, plutôt qu’en Algérie, au milieu du Sahara, cet événement avait eu lieu entre Israël et Gaza? Pour certains, la lutte contre le terrorisme autorise toutes les politiques répressives, et l’Algérie a largement démontré sa capacité à instrumentaliser le terrorisme islamique pour renforcer son pouvoir. Pour d’autres, la lutte contre le terrorisme est considérée comme un recours illégitime à la force, et le concert des nations s’époumone en exhortations à la modération.
Quelle modération? Celle dont fit preuve l’Algérie?

2kismokton!

Otages en Algérie : Faut-il avoir peur du néocolonialisme ou de l’incompétence?

Otages en Algérie : Faut-il avoir peur du néocolonialisme ou de l’incompétence?

La France est encore une fois en proie à la difficulté d’appréhender la résolution des conflits hors de son territoire, et à la cruelle désilusion des promesses de gouvernements incompétents.

Des occidentaux ont été capturés, dont des français, par l’AQMI en Algérie, en réaction à l’intervention française au Mali. Situation prévisible, qui prouve deux choses:

  1. que le gouvernement Algérien n’est pas un gouvernement « fort ».
  2. que la réaction militaire pour libérer le Mali fait mal à AQMI.

La France a pris le parti de laisser l’Algérie s’occuper de la prise d’otages et de l’intervention militaire, plutôt que d’intervenir, soit diplomatiquement soit tactiquement, ou à tout le moins d’avoir un oeil et un pied dans l’opération. Au nom de lutte contre le néocolonialisme! Là où tout autre pays aurait exigé d’avoir un contrôle minimum du dossier, la France a décidé de laisser l’opération aux seules mains de l’Algérie, qui a pourtant largement prouvé son incompétence en matière de prise d’otages, que ce soit à bord d’un avion ou à terre.

Le résultat fut éclatant de prévisibilité : plus d’otages morts du fait de l’intervention gouvernementale que d’otages libérés. Il faut dire que le choix de tirer sur le convoi qui déplaçait les otages était une idée de génie! De mauvais génie, plutôt. de Djinn stagiaire devrais-je dire!

Plus de 34 otages auraient été tués dans l’affrontement, après l’attaque du convoi par l’armée à l’arme lourde et à l’avion de combat! Pas précisemment le type d’intervention qu’on pouvait penser adéquat!

Un otage irlandais qui a réussi à s’échapper pendant l’intervention, parcequ’il se situait dans la seule voiture non-visée par les tirs gouvernementaux, a raconté que les otages portaient tous des ceintures d’explosif.

 Mais les ministres français viennent affirmer la main sur le coeur que l’Algérie étant un pays souverain, ils n’ont aucune raison d’intervenir, pour ne pas donner dans le régistre néocolonialiste!

Voire!

Car l’histoire a montré que l’Algérie, confrontée aux prises d’otages, avait recours aux méthodes inefficaces des gouvernements « autoritaires », confondant force et précipitation. On se rappellera le fiasco de l’intervention des services anti-terroriste algériens lors du détournement du vol AirFrance AF8969 du 24/26 décembre 1994, où les erreurs décisionnelles algériennes ont entraîné la mort de au moins deux otages, alors que le gouvernement français avait obtenu l’accord des preneurs d’otage pour la libération de 64 otages! Les familles de Bui Giang To, diplomate vietnamien, et de Yannick Beugnet, attaché à l’ambassade de France, s’en  souviendront longtemps! Ces deux victimes auraient pu être évitées alors, si l’Algérie avait accepté de laisser la main au GIGN français. Mais effectivement l’Algérie est un état souverain. A ce titre elle a le droit de faire des erreurs, et de les revendiquer politiquement.

Mais la France est aussi un état souverain. Et à ce titre le gouvernement français a le droit de revendiquer un minimum de précautions pour ses ressortissants.

Il est temps que la repentance postdécolonisation se finisse et que la France accepte de reprendre son rôle diplomatique avec ses anciens départements!

Sinon, a quoi sert-il d’être français?